Visite de la villa : dans la grande chambre

Kon, sous l'effet de la vague de poussière soudaine, toussa un instant puis tapota sa poitrine . Elle regarda un peu partout dans la pièce... Une armoire, une porte, une fenêtre, des tableaux et... un lit . Elle s'avança et pinca la manche de Keishi pour le tirer à l'interieur avec elle . Ils n'avaient pas échanger un mot depuis leur sortie du grenier, et ça continuait. Kon en eût assez de ce silence pesant et sortit :

" Bon ! J'en ai ssez de ce silence, pourquoi tu ne dis plus rien ? "

Il fut surpris de la remarque de son amie mais n'en montra rien . Calmement , il haussa les épaules.
"Tout simplement parce que je n'ai rien à dire , toi non plus tu ne dis plus rien. "
Keishi était trop direct , mais il avait parfois les pensées ailleurs. Comment se faisait-il qu'ils étaient coincés dans cette vieille maison , pres d'un cimetiere , sans savoir comment en sortir ? Pourtant , à part peut etre quelques pieces , la demeure ne semblait pas vieille à proprement parler, de l'interieur comme dans le salon cela semblait neuf. Par contre , cette chambre semblait vide , comme si quelque chose d'étrange y régnait. C'était de loin la partie la plus sombre du manoir.
Mu par une brusque inspiration , il demanda à Kon :
"Dis...Tu sais que quoi que l'on fasse , le portail d'entrée ne s'ouvre plius ? J'ai essayé plusieurs fois avec plusieurs moyens , impossible de l'ouvrir ! "

Kon se tourna vers Keishi, elle eut l'air surprise quelques secondes puis reprit un air assez indifférent et se conenta d'un :
"Ah bon ?"

Assis sur le lit , il se pencha vers Kon puis dit anvec un sourire sarcastique :
"Oui madame Indifférente ! Je vous signale qu'ici vous etes dans l'une des maisons les plus suspectes de la ville , et que le portail semble s'etre complètement fermé à n'importe quelle clé. A moins que ça t'es égal ? "
Il rit un moment , puis s'allongea un instant sur le lit qui se mit à craquer. Il paraissait assez confortable , malgré les multiples usures , et réfléchissant soudain dans le vague , il ajouta :
"Si ça se trouve il y a un téléphone ici. Dans ce cas on a qu'à appeler quelqu'un ou des spécialistes qui pourraient réussir à débloquer l'entrée. "
Keishi se leva du lit , et observa la piece. Il avait l'impression que sa tete lui tournait et devenait de plus en plus lourde , puis il vacilla un instant.
Il se rapprocha de la jeune fille , puis murmura :
"Ca ne te fais rien d'etre enfermée dans cet endroit ? Tu sais ce qu'on raconte ici au moins ?"
Sa tete lui tournait tellement qu'il crut qu'elle allait exploser. Il savait ce qui s'était passé pres de ce manoir , ou du moins selon ce que lui avait dit sa grand-mere.

Kon replaca correctement sa courronne sur son crane, puis répondit à Keishi d'un air à moitié agacé et à moitié triste :
"Non, ça ne me fait rien . Je préfère bien rester ici avec des gens qui ont l'air sympas plutôt que dans un orphelinat où tu as peur de te faire zigouiller dès que tu poses le regard sur quelqu'un !"
Elle posa sa main sur le haut du bras de Keishi, il avait un blouson en cuir noir qui avait une matière légèrement caoutchouteuse , et le poussa doucement pour aller faire quelques tours de la pièce . Le parquet grincait à chaque pas qu'elle faisait , cela l'agaca un peu alors elle s'arrêta, s'assit sur le lit et lanca en secouant la main avec ou sourire triste :
" Bah ! Ca ne t'interresses pas de toute façon . Racontes-moi plutôt ce que t'as dit ta grand-mère à propos de cette villa, si tu veux , plutôt ."

Keishi la rejoint et commença a expliquer :
"C'était une amie de ma grand-mere. Ca fait des années et des années que ça c'est produit mais l enfant de cette femme a été retrouvée morte juste pres de cette maison. Avec un réel carnage. Ma grand-mére était là et a vu la scene ; à cette époque , les médias avaient fait tout un tapage comme quoi ils n'avaient trouvé aucun indice ; donc c'est un peu comme ça que la villa est devenue de mauvaise réputation. Ma grand-mere espere me faire croire qu'il y a quelque chose ici , et m'encourage presque à jouer les détectives. Enfin je la comprends pas : qu'est ce qu'il y aurait à chercher là-dedans ?"
Il soupira et marqua un temps de pause.
"D'un coté , c'est normal qu'elle se rattache à un drame qui a le plus touché son amie , mais c'était un accident comme il arrive dans le monde. "
C'était un peu des paroles en l'air. Finalement était-il vraiment convaincu de ce qu'il disait ? Bien qu'il s'en refusait , il devait s'avouer que...
"Mais c'est quand meme mieux d'etre ici que de se faire zigouiller dans un orphelinat , tu as raison !"

Kon fut surprise par l'histoire de Keishi et le questionna car certaines questions trotaient dans sa tête :
" Carnage ? C'est-à-dire ? Et il n'ont même pas relevé la cause de la mort ? "
Keishi eut l'air surpris de toutes ces questions qui fusaient de partout, alors elle s'excusa :
" Arf, pardon; j'y suis allée d'un coup là !"
dit-elle en riant à moitiéet en se "gratouillant" le derrière de la tête .

Keishi la regarda puis sourit .
"attends un peu là...."Carnage ? C'est à dire ?" Tu oses me poser ce genre de question ? Pour répondre , ce serait diffcile , et je pense que tu comprends tres bien ce que ça signifie. Pour la cause de la mort , ils on prétendu à un assassinat , mais n'ont rien trouvé. Alors ils ont finit par abandonner l'affaire , et laisser courir que la maison était hantée. Néammoins , je ne crois pas à ce genre de choses."
Cette villa devait etre ancienne , tout de meme ! Une jolie maison si on pouvait la retravailler et la nettoyer. Il faudrait qu'ils se mettent tous un jour à la tache de toute maniere.

Kon soupira, posa sa tête sur l'épaule de Keishi et souffla :
"Mouais ... "
Il y eut un long moment de silence, Kon songeait puis releva sa tête brusquement et s'écria, comme si elle venait d'avoir une révélation , d'un air enfantin, en levant l'index :
" Eeh ! Tu sais que dans mon orphelinat j'ai failli me faire zigouiller ?!!"

"Hein ? Comment ? Par qui ?"
demanda t-il , surpris en vérité , car il voyait mal Kon dans un orphelinat , et qu'il aurait pensé en temps normal à une plaisanterie. Oui , car sa tete lui tournait toujours autant depuis qu'il était entré dans la piece. Assit sur le lit , il regarda son amie , sans pour autant arriver à croire qu'elle avait vécu dans un orphelinat.
"Je croyais pourtant que tu serais surtout le genre fifille à ses parents , avec une vie de tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Ou du moins c'est l'impression que tu donnes , c'est vrai que tu ne m'as pas beaucoup parlé de ton passé..."

Kon fit la grimace après la remarque de Keishi puis continua :
" Euh c'était des mecs qui avaient l'air inoffensif mais qui se baladaient tout le temps avec un couteau ou un flingue ... Après ils m'ont attrapée dans un coin isolé de la cour et ils m'ont posé des questions sur ma courronne puis ils ont essayé de me racketer, j'ai refusé et l'un d'eux à sortit son flingue. Mais un surveillant est arrivé au bon moment !"
Elle s'arrêta quelques secondes, remit sa courronne en place et tapota le dessus pour retirer quelques grains de poussières puis reprit :
" Après, j'ai quitté cet orphelinat . Mais dit, j'ai pas trop le look d'une fifille à son papa, enfin je trouve pas ... "

Oui , bon. Enfin , vu le caractere de sa petite amie , il avait eu du mal à l'imaginer au premier abord , toute malheureuse dans un orphelinat. Il fut un peu surpris du récit de Kon , puis objecta:
"C'est pas vraiment que tu fasses "fifille à son papa" , ce n'est pas ca que je voulais dire. Mais je ne t'imagine pas seule et tristoune de service dans un établissement pour les enfants abandonnés ou sans famille. Tu ne donnes pas l'impression de ce genre de fille. Mais...ta couronne ? Depuis quand l'as-tu ?"
En fait il ne s'était jamais posé grande question à propos du passé de la jeune fille et c'est là qu'il s'en rendit compte. Il l'aurait imaginée lycéene au quotidien banal , un peu délurée parfois , avec des parents comme tous les autres ou peut etre un peu trop libres de laisser vagabonder leur fille n'importe ou.

Kon sourit en voyant que Keishi se posait des questionsà son sujet, puis elle reprit ses petites explications :
" Ah mais à l'orphelinat j'étais pas tristoune hein ! Sauf que je m'entendais qu'avec les surveillants ! dit-elle en rigolant
Mais c'était un orphelinat malfamé . Comme j'y étais depuis longtemps, mes parents sont morts après un crash d'avion quand j'avais 5 ans, je connaissais tout le personnel alors je n'étais pas vraiment seule . Ma courronne, je sais pas trop, vers mes 12 ans, je me suis endormie dans mon endroit caché à l'orphlinat (une ptite cabane dans le parc où personne n'ose entrer) et lorsque je me suis réveillée, j'avais cette courronne sur la tête !! Et je me suis dit que je la garderais tout le temps ... bizarre, non ? "

Keishi se leva et refléchit un instant.
"tu avais peut etre un admirateur secret à tes douze ans qui t'épiait depuis ta cabane le soir , et une nuit il est entré , puis il t'as fait cadeau d'une couronne...en guise d'aaamouur ! "
Conclut-il d'un ton sarcastique.
Là au moins , il ne se sentait plus obsédé par l'allusion du "Vilain petit canard" et lui.
"Dis...cet endroit était si mal famé ? Avec des orphelins qui s'armaient au poigard et au flingue ? Genre "film d'action " ? Enfin c'est pas que je m'enflamme , puisque de toute façon on en trouve partout des élèves qui peuvent blesser leur professeur , mais dans un orphelinat..."
Il dépoussiéra l'une des deux lampes de chevet en l'observant pensivement. C'était un bel objet , assez ancien , avec un abat jour de verre ciselé.

Kon se tourna pour enlever sa courrone une micro-seconde et se gratter la tête. Puis se retourna en se baladant un peu dans la pièce, sous le parquet, qui, dans toutes les pièces, craquait et grinçait sous les pas de Kon .
Elle répondit à Keishi :

"Si tu veux bien, on pourrait changer de sujet... je n'ai pas très envie de revivre mes années lugubres d'internat !"
dit-elle en riant tristement et en allant s'assoeir près de Keishi, qui regardait la lampe attentivement.